Le monde est divisé en deux catégories : ceux qui partent et ceux qui restent. En littérature, les bons et les mauvais romans. Celui de Sylvain Prudhomme est au milieu, un peu mou, un peu mélancolique. Nonchalant. Pas très tonique. Limite fleur bleue. Loin d'une littérature qui gratte et accroche. C'est pesé, propre et gentillet. Un livre qui contemple et dit que les choses sont ainsi. Qu'elles pourraient être autrement si l'on prêtait davantage attention aux autres, à leur humanité, si l'on était fidèles à nos rêves d'enfant, si l'on se laissait aller à la surprise... Un livre sans question, seulement des intonations et des réponses. Voilà un livre souvent agaçant. D'autant plus agaçant qu'il n'est pas nul. Par les routes est d'abord un livre baba cool avec des personnages têtes à claques. L'un, Sacha, est artiste, casanier, un peu rêveur et un peu paumé à quarante balais (je crois). L'autre, l'autostoppeur, a la...
Chroniques littéraires