Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du juillet, 2022

Pharmakon, Olivier Bruneau (Le Tripode)

Toujours une grande joie d'apprendre la parution d'un nouveau roman d'Olivier Bruneau. Depuis le mythique Dirty Sexy Valley et le passionnant Esther , on se demandait bien ce que pouvait encore nous réserver l'intenable auteur français. Sûrement plus sage mais pas moins intéressant que les précédents, Pharmakon suit donc les pas d'un sniper engagé dans une guerre, quelque part entre l'Afghanistan et le Pakistan, et qui fait l'objet d'expérimentations scientifiques. Sur le terrain, un groupe de mercenaires est censé protéger une raffinerie, avec des terroristes autour ou, en tout cas, des paysans en haillons un peu louches, sans parler des femmes qui les accompagnent et des moutons intrusifs, véritables héros du récit. Non seulement notre sniper est le meilleur dans son domaine, un véritable employé du mois, mais il doit en outre prendre une pilule magique capable de le maintenir éveillé H24, sept jours sur sept. Infatigable, imperturbable notre sniper ?

L'Intendresse, Valentin Deudon (Les éditions du Volcan)

 Une rupture amoureuse et un vélo orange. Quitter le royaume de l'indécision et aller rouler le long des rivages pour dialoguer avec "les armées de fantômes" (Bernard Chambaz). Pédaler pour rien, pour personne, pendant trois mois, et accueillir le monde. Se laisser habiter et traverser par les pensées, les rencontres, les mots et les vers. Pédaler pour s'interroger sur l'étrangeté de la vie et éprouver ses stocks de joie inépuisables. Voilà notre narrateur parti sur les routes, "mendiant d'humanité" en quête de sourires et de poignées de main. Se confronter à soi, au miroir brisé en mille morceaux, dans le mouvement répété des cycles de pédalage et les odeurs de barbecue. Les paysages dépaysent, les images s'inventent en rivages et le voyage décidera pour nous une fois pour toutes. S'oublier pour contempler et laisser l'élan décider à notre place. Pour poésie, donc, un vieux vélo orange offert, digne des plus grandes envolées, ruminantes

Virgile s'en fout, Emmanuel Venet (Verdier)

  Les fictions qu'on met en scène, les mythes de l'Histoire, les légendes de nos vies. Un éternel recommencement.  Entre la mémoire défaillante, les grands récits reformulés et les souvenirs dérisoires, Emmanuel Venet nous embarque quarante ans plus tard dans les pas de son double, écartelé entre un amour passionnel pour Alexia, sa carrière médicale toute tracée et un profond désir d’écriture. Un « Aède-soignant » qui se rêve poète mais en proie aux affres de l’amour et des réalités psychiatriques. La volonté de se raconter, ou plutôt de saisir un possible "je" dans les fictions qu'on s'invente depuis la nuit des temps. Mais voilà, on ne sait rien, jamais rien, et on comprend mal. Voilà un très beau livre sur les songes qui nous portent, les histoires réelles ou inventées qui nous habitent. Janvier 1981. Pour narrateur, un étudiant en médecine qui découvre la liberté sans jamais l'expérimenter. Passionné de littérature et fou amoureux d'