Toujours une joie d'écrire une note sur une parution de l'Ogre. Pour deux raisons. La première, cette familière impression d'être chez soi, lové dans une inquiétante étrangeté. La deuxième, dans ce cocon partagé que sont les éditions de l'Ogre, découvrir une voix singulière. Je n'avais jamais rien lu de Lucie Taïeb (je me sens un peu honteux) mais tant qu'on est vivant, il n'est jamais trop tard. Car lire, c'est être et se sentir plus vivant. Par la fiction, échapper au réel pour mieux s'y plonger. Multiplier les fugues en équilibre au bord du gouffre. Comme des cycles : partir du réel pour embrasser ce qui nous menace, et mieux le dépasser. Mais le réel, sous la forme du mirage, finit toujours par nous rattraper. Impossible de résumer le troublant Les Echappées . Trois choses : on vit le drame en bord de voie ferrée. Il s'est passé un truc, Oskar a vu un meurtre, mais comment croire à l'impossible. Une petite voix dans un transist...
Chroniques littéraires