Une banquise fracturée, une famille séparée et la quête d'une jeune Inuit, Uqsuralik, qui erre dans une immensité toute blanche en équilibre instable. Apreté des conditions où la vie s'apparente à de la survie, âpreté de paysages faussement identiques tout en nuances de blanc, tragédie des vies qui disparaissent pour mieux renaître ailleurs, De pierre et d'os explore une faille d'un autre temps où la tragédie et l'enchantement sont les deux faces d'un monde jamais tout à fait réel, comme suspendu à la menace et au manque. On en sait gré au Tripode de refuser l'émotion facile, immédiate, et de publier des livres qui restent en tête. Refuser le jugement rapide, défaire nos paresseuses grilles de lecture et vaines attentes de lecteur. A l'image du Prix Renaudot l'an passé ( Le Sillon de Valérie Manteau), le livre de Bérengère Cournut permet de projeter un autre regard sur le monde, décentré, en prenant le temps de l'observer dans
Chroniques littéraires