Je suis en manque, comme tous les cyclistes du monde, au point de ressasser et d'oublier de manger. Je suis en manque de chutes et de victoires, de Stelvio et de Mortirolo, de maillot rose et de maillot cyclamen. Alors pour éponger sans solder ce désir qui te transperce, tu lis le bouquin de Pierre Carrey pour grimper le Zoncolan au côté d'Alfonsina l'inconsciente, l'Etna aux côtés de Gino le Juste. Le Giro nous dit-on, c'est la passion des ultras, les fumis dans la gueule, une course de connaisseurs, loin de la tradition circassienne gauloise en jaune. Un peu faiblarde la citation de Tibopino en quatrième de couverture : "Le Tour est une course cycliste, le Giro est une aventure". Le romantisme face au Ricard, le panache contre le calcul. Un peu binaire et facile cette idée, la caricature au bout des roues. Le débat a été soulevé à maintes reprises ces dernières années, petit problème journalistique sans importance à mon avis : t'es plutôt Tour
Chroniques littéraires