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Articles

Affichage des articles du mai, 2023

Lundi propre, Guillaume Decourt (La Table Ronde)

 Merveilleuse découverte poétique avec les dizains de Guillaume Decourt. Dizains, poèmes de dix vers, munis de décasyllabes rimés. Oui les portables sont insupportables / Mais pas les chansons de court canasson / Tell me Guillaume tennis ou idiome. Allez, j'arrête, mais comment évoquer ce recueil de soixante-dix poèmes sans trahir l'intention ? On se fout pas mal de l'intention finalement, ce qui compte c'est la réception. Aucune analyse ici poétique, juste des impressions en fuite, un feeling lifté sur des mots assemblés. De quoi parle Lundi propre ? De la Calabre et des States, des Calabraises et de Disney, du calendrier et de la peur de ne pas tout comprendre. Nager en mots libres, comme une danse pour muscler son coeur et surveiller la murène innocente. Guillaume Decourt fabrique des caraco de mots, des vers d'Acapulco, prépare des cocktails au rhum-coco en compagnie de son fidèle guanaco. Ailleurs on s'offusque de la domination masculine dans des décors roc

Gérôme et Jérôme, Matthieu Jung (Le Cherche-Midi)

 Mathieu Young nous revient avec grand bonheur chez un nouvel éditeur. J'ignorais qu'un roman devait sortir et c'est en le voyant dans ma librairie que j'ai foncé les yeux fermés (oui, je vois les yeux fermés). Avec cet auteur, inutile de lire la quatrième de couverture. Il pourrait écrire sur le bottin, l'inspecteur Gadget ou les pneus Pirelli que j'achèterais le bouquin. Je crois en plus que le bougre aime la poésie. N'en jetez plus ! Depuis l'excellent Principe de précaution , on n'a cessé d'apprécier la plume tendre et cruelle de Matthieu Jung, et regretté aussi la relative indifférence dans laquelle il évolue. Son dernier roman, Triangle à quatre ( chroniqué ici ) était tout aussi jubilatoire. Matthieu Jung aime peindre des personnages un peu ratés, un peu bancals, des losers magnifiques pris dans les affres de l'amour ou empêtrés dans les filets du réel. C'est toujours grinçant, finement vu et écrit avec une délicate ironie. Dans G