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Affichage des articles associés au libellé Do éditions

La Mort et autres jours de fête, Marci Vogel (Do éditions)

Une année de poèmes en prose, album photo qui procède par petites tranches de vie. Une année en décalage horaire rythmée par les quatre saisons de la vie et de la mort, le deuil et les ruptures, les alliances de circonstance et les petits riens immenses. Mais le printemps est le moment où tout peut s'effondrer comme l'hiver fait les renaissances. Décalage horaire et saisons inversées : April perd ses proches au printemps mais tente de renouer avec le monde par les rencontres en hiver, attentive aux anecdotes du quotidien. La Mort et autres jours de fêtes  n'est pas un livre qui a fabriqué des images fortes dans mon esprit. Il m'a ému comme je regarde un vieil album de photos de famille, plein de clichés qui disent un miracle, celui du renouveau. Je me suis donc plutôt laissé prendre par l'ambiance, d'une chaleur ouatée. Ses mots sont de l'eau qui glisse entre les doigts, qui vous caressent et vous bercent. Il m'a fait le même effet que le récen...

Chroniques expresso : "Une fois et peut-être une autre" / "La Bouche pleine de terre"

Une fois (et peut-être une autre)   par Kostis Maloùtas et  (X) fois  par Samouïl Ascott, Do éditions, août 2019, 16€. Il sera dit rapidement que Borgès n’aurait rêvé mieux que ce livre certainement écrit par des singes mais qui se trouva devenir un vrai roman, à tel point inédit qu’il en existe une copie presque parfaite écrite à l’autre bout du monde. Paradoxe fantastique qui dit évidemment que tout a déjà été écrit et que l’on ne fait que repasser, à sa manière, sur les traces des grands anciens. Magnifique exercice de style où l’on part d’un roman qui trouve son double, puis dans un jeu de poupées russes qui sait aussi avancer masqué, le récit avance avant de se faire embarquer par la voix du personnage qui voulait être auteur (il y a du Pirandello forcément aussi au coin de ces livres), sous la plume du narrateur ultime, qui évidemment n’existe pas. Compliqué de relâcher les zygomatiques à la lecture de ce roman hommage aux textes et à ceux qui s’y consac...

Bilan de lecture : janvier 2019

Rapide coup d’œil en forme de bilan de nos lectures de janvier. Du bon voire du très bon, et pas mal de premiers romans. De souvenir de lecteur, c’est un excellent cru . Et le meilleur reste à venir ! ★★★★★   Deux immanquables  : les deux claques de la rentrée pour L’Espadon sont du côté de deux éditeurs ambitieux, Do et L'Ogre : Le passionnant «  Arcueil  » (Alexandar Be č anovi ć ) chez Do Éditions , réflexion sur la vérité et le mensonge en littérature à travers le scandale qui agita la capitale le 3 avril 1768. La victime ? Le sulfureux Marquis de Sade… Tout est dit. Le troublant premier roman de Grégory Le Floch, «  Dans la forêt du hameau de Hardt  ». Un livre sur la folie, un thriller psychologique irrespirable. On en fait encore des cauchemars … On vous laisse découvrir. Magistral ! ★★★★☆ Du très bon  «  Peine perdue  » signé Kent. Une romance d...

Arcueil. De l'éloge de la littérature (Aleksandar Bečanović, éditions Do) ★★★★★

               Arcueil. Pour bon nombre d'agrégés français, la ville d'Arcueil rime avec pression et Maison des examens. Mais c'est aussi et surtout le titre de  la dernière pépite des bien trop confidentielles Éditions Do. Des livres de cette qualité, pour être honnête, on en lit peu. Un livre avec un propos fort : la beauté de la littérature tient dans son incertitude, un art des possibles déployé à l'infini. C'est le vertige qui nous saisit, celui du sens qui nous échappe alors que la vérité est là, sous nos yeux, à peine déformée. Là est tout l'enjeu d'Arcueil, retors jeu de piste sur la vérité et le mensonge en littérature, signé d'un auteur monténégrin, Aleksandar  Be č anovi ć qui, au passage, a remporté le prix de littérature européenne en 2017 avec ce livre.     Alors, ça cause de quoi "Arcueil" ? De l'affaire, ou plutôt...