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Affichage des articles associés au libellé comédie

De parcourir le monde et d'y rôder, Grégory Le Floch (Christian Bourgois)

Après un fabuleux premier roman dont on avait abondamment parlé sur L'Espadon, c'est peu dire qu'on attendait avec joie et fébrilité le nouveau livre du talentueux  Grégory Le Floch . Allait-il confirmer ? Que peut-on écrire après un livre aussi fascinant et maîtrisé ? Curieux de voir comment son écriture allait s'adapter à une nouvelle ambiance. Dans De parcourir le monde et d'y rôder , voyage en roue libre ou errance en plein chaos, on retrouve un héros en crise — que la société qualifierait de fou — et cette prose sinueuse qui a fait du rythme son mantra. Ce livre méandreux, à sa façon détournée et toujours ambiguë, traque la possibilité d'un sens toujours en fuite. Comme ce personnage, qui tente d'une façon ou d'une autre d'échapper à un truc qu'on ne comprend pas au début. Il faudra attendre les quatre derniers mots. Cette chose de forme ovale, dure, molle et visqueuse, que le narrateur trouve dans la rue et qu'il est incapable d...

Le Chien de Madame Halberstadt, Stéphane Carlier (Le Tripode) ★★★★☆

   D'habitude les chiens, très peu pour nous. Vous savez les odeurs de chien mouillé, les sorties à heure fixe, les aboiements insupportables. Ajoutez à cela une couverture affreuse comme un carlin, un titre vieillot et un pitch digne d'un téléfilm peu inspiré, rien ne prédisposait à aller vers ce bouquin. Mais voilà, Le Tripode est un éditeur de confiance. L'association chien-Le Tripode, il faut l'avouer, nous a tout de suite intrigués. Ça sonnait un peu faux. Et puis les chiens, dans un livre, ça passe mieux, ils n'existent pas vraiment. Alors on s'est lancé. Lecture finie, quand Stéphane Carlin (euh Carlier, pardon !) s'y colle, le résultat donne une belle surprise. Et une couverture soignée, qu'on a fini par adorer . Qu'il est bon de se tromper parfois. Explications.    Les meilleurs livres sont sans doute ceux dont on n'attend rien ou pas grand-chose. C'était le cas avec " Le Chien de Madame Haberstadt ", d'autant...

Triangle à quatre, Matthieu Jung (Editions Anne Carrière) ★★★★☆

            Joie de retrouver Matthieu Jung au meilleur de sa forme avec Triangle à quatre . Car, avouons-le, depuis P rincipe de précaution en 2009, on faisait partie des grincheux, déçus de ne pas retrouver dans les livres suivants ce phrasé au scalpel. Même Le Triomphe de Thomas Zins , son grand œuvre de presque 800 pages, plus ambitieux peut-être mais moins percutant, avec bon nombre de fulgurances par trop diluées, nous avait frustrés. Mais qu'importe, c'est avec enthousiasme qu'on le retrouvait pour cette comédie grinçante, sur le sujet le plus ordinaire du monde : l'adultère. Oui, mais un adultère new age ici en forme de destin métaphysique. Tenez-vous bien : Ludovic et Élise, qui filent le parfait amour, genre deux nécessités réunies par le destin, doivent se marier bientôt. Mais patatras, AVC, le cœur de Ludovic lâche. Début de la dépression pour Élise Peu-lè (Pellet !). Entretemps, le cœur perdu a été greffé car, à l'aut...