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Affichage des articles associés au libellé crime

Or, encens, poussière, Valerio Varesi (Agullo)

Ce nouveau polar de l'Italien Valerio Varesi remue la terre sale, patauge dans la purée trompeuse des apparences, avance dans le noir des incertitudes et tente de percer, avec un fond de naïveté et de nostalgie, le voile de brume qui s'abat sur une ville dévoyée, Parme, gangrénée par la modernité et l'appât des cols blancs toujours plus avides de coke, de sexe et d'or. Quand ils se font avoir par une splendide petite roumaine que le commissaire Soneri aura toujours à coeur de défendre — il a encore quelques espoirs et illusions malgré la lassitude et l'amertume —, c'est d'abord parce qu'ils sont paumés, seuls, faibles, "des hommes au coeur vide et en mal d'émotions". Du début à la fin, dans un polar social dense, Valerio Varesi n'hésite pas à gratter jusqu'à la moelle pour faire le tableau un brin désenchanté de l'âme humaine. Excellent livre qui donne au lecteur ce qu'il attend dans ce genre de récit : un suspense...

Le train pour Tallinn, Arno Saar (La fosse aux ours) ★★★☆☆

    Petit polar venu du froid, Le train pour Tallinn a comblé nos attentes de lecteur estival. Ambiance post-Guerre Froide avec, pour personnage central, un flic narcoleptique hanté par le souvenir de son père, Marko Kurismaa. Un Russe bedonnant, la soixantaine, vient d'être assassiné dans un train assurant la liaison Saint-Pétersbourg-Tallinn, après avoir avalé l'alcool local. Overdose, suicide, négligence, assassinat ? L'inspecteur veille au grain avec les moyens du bord... C'est-à-dire presque rien.     Je n'attendais pas grand chose de ce bouquin qui avait la saveur de mondes inexplorés. Mais avec cet éditeur, disons-le, nous n'avons jamais été déçus. Allez savoir pourquoi, j'ai toujours eu l'impression de me retrouver en Finlande. Peut-être à cause du froid, du ski de fond (le flic se rend au boulot à skis !) ou des noms et leur sonorité. Surtout en raison, je crois, de notre ignorance totale de ce pays. Qui peut me citer là, tout de suit...

Suicide, Mark SaFranko (Inculte) ★★★★☆

   Le crime comme miroir de nos fantômes, notre solitude à la lumière de nos ombres . Suicide interroge ce qui nous construit et nous délie, sur un fil entre nos pulsions macabres et notre désir d'empathie. Mais à l'image du récent Willnot de James Sallis, l'intrigue pour l'intrigue ou l'action pour l'action n'intéressent pas Mark Safranko. L'auteur préfère naviguer dans les eaux troubles du polar psychologique ou métaphysique . Mais on a bien un pitch : dans le quartier gentrifié d'Hoboken, entre le New Jersey et New York, une jeune femme vient de s'échouer sur le bitume sale après une chute de dix étages. Suicide ? Crime ? Maladresse ? Les hypothèses se multiplient alors que l'inspecteur en charge de l'enquête, Brian Vincenti, erre dans ces rues emplies d'histoires lugubres : viols, trafics, agressions. L'enquête va faire remonter tous les traumas de Vincenti : son couple est sur la fin et les souvenirs ravivent quelques obse...