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Articles

Affichage des articles du mars, 2024

L'option légère, Victor Pouchet (Gallimard)

 Victor Pouchet poursuit sa grande aventure des moments dérisoires dans un formidable roman-poème d'amour, de joie, de peines et d'inquiétude. À moins que la solitude y ait le beau rôle et que l'écriture soit une façon de la ranger, d'y mirer ce qui disparaitra si on ne l'écrit pas. La Corse, la Grande Ville, la Bretagne, une femme, des poèmes, l'odyssée des vies ordinaires au milieu des gravats, dans le ressac sans fin des vagues éternelles, scélérates, impuissantes à solder l'enfance, ses souvenirs. Marcher, écrire, faire la sieste, ranger ses livres, autant de stratégies pour éviter les doux fantômes du manque, de l'ennui, de la compagne. Ses seins, son dos, son chignon. On la sent loin et fatiguée du trop grand sérieux affiché par son compagnon. Mais elle aime jouer, recevoir ses poèmes, une façon de dompter l'intranquillité et la gravité, de conjurer la brume amoureuse, la lourdeur des phrases et des mots. Oui, écrire pour être plus léger de to

La chair est triste hélas, Ovidie (Fauteuse de trouble, Julliard)

 Pourquoi une telle fascination pour un truc si ordinaire ? Oui, pourquoi le sexe fascine-t-il autant et comment piège-t-il dans des impératifs impossibles ? Ovidie, en grève du sexe depuis quatre ans, nous livre son expérience de femme qui a la haine des hommes (au lit), pas des hommes en général. Elle nous parle de son rejet du sexe hétérosexuel, de son immense sympathie pour les bonnes-soeurs — des féministes avant l'heure ! — de ces proches qui sont plus que des amis et moins que des amants. Bon, je ne me suis pas reconnu dans tous ces portraits d'hommes nés dans la culture du patriarcat. Et c'est justement ce qui m'a intéressé. Ovidie parle d'un monde qu'elle connaît bien, restitue une expérience qu'elle n'estime pas traumatisante, et livre surtout un regard pétri de questionnements et d'uppercuts. L'autrice me parle d'un monde que je ne connais pas ou peu. Une réalité que vivent des millions de femmes, une réalité glaçante, celle du vio