Les territoires, les lieux en littérature, c'est le pays où l'on n'arrive jamais, insaisissable objet de désir, de désert. Ils fuient l'homme drapé dans l'urgence. Ou alors c'est le regard qui bute sur un présent bombardé d'images, saturé de couleurs qui défilent. Peuplés de fantômes en fragments, de paroles envolées, seuls les mots assemblés peuvent leur redonner une unité qui ferait sens. Il fallait bien un livre dans les sous-sols de la capitale, une promenade sur l'autre versant de la conscience pour rythmer ces "métroprismes" et nous rendre plus attentifs au tumulte qui épuise. Ligne 6, ligne 8, ligne 9. Richelieu-Drouot, Nation et Raspail, Denfert-Rochereau. Elles finissent par se confondre dans l'attente d'un métro, esquissent des correspondances dans le vertige de la perte, les phrases lancées au hasard de l'ennui, de vies sourdes et muettes. Puis dans les bus, à Saint-Sulpice, sur les grands boulevards ou dans un ca...
Chroniques littéraires