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Affichage des articles associés au libellé urbanisme

L'épaisseur du trait, Antonin Crenn (Publie.net) ★★★★☆

   Comme une géométrie de l'intime, L'épaisseur du trait nous embarque dans un Paris de fantasmes, une irréalité familière, suspendue, à la croisée des chemins et des plis, entre la quête initiatique du passage à l'âge adulte et la façon dont nous sommes habités par les lieux. Car tout part d'une idée un peu folle. Vous connaissez ces petits plans de la ville de Paris qui tiennent dans la poche, rendus illisibles par la volonté de tout représenter (ou presque) : impasses, passages, cités, villas, rues, allées, chemins, cours... Sans oublier la foisonnante toponymie abrégée ! Le format du papier comme facteur limitant, comme les nombreux coins et pliures qui coupent l'urbain. A tel point, parfois, que le plan les fait tout bonnement disparaître. Format pratique, "découpage rationnel" (un arrondissement sur deux pages) mais usage laborieux. Car rationnelle, Paris ne l'est pas. Alexandre vit dans un petit appartement à Paris, face à des tableaux suspe...

Cherbourg, Charles Daubas (Gallimard) ★★★☆☆

    Un bon premier roman pour Charles Daubas, urbaniste de son état (une qualité), placé sous le signe bien commode du secret défense. Alors c'est quoi "Cherbourg" ? Dans l'inconscient collectif, une triste ville de France du bout du monde adossée à la mer, paumée comme Brest, dont le cœur bat au rythme des réacteurs nucléaires tout proches, au son du Redoutable, le vieux sous-marin fleuron de la marine française, et résonne de la gouaille résignée de ses pêcheurs de saumon. Mais ici, c'est surtout un bon thriller à l'ambiance lourde. Lourde de non-dits et on-dit, de rumeurs et de bruits, le tout balayé par un vent tenace mais capricieux. Cherbourg , c'est une histoire à suspense qui tient la barre avec fermeté sans dévier de sa ligne de flottaison.    Un (non?) événement a eu lieu dans la rade de Cherbourg à l'été 2012. Une digue s'effondre en partie, causant la disparition de trois adolescents. Cette version vient d'un petit jeune...

L'Embâcle, Sylvie Dazy (Le Dilettante) ★★☆☆☆

     Un P.L.U. en couverture, des friches à exploiter, une gentrification à bâtons rompus, des fleuves corsetant une ville en mutation, des promoteurs gloutons et un monde qui disparaît, remplacé par une étrange modernité et, il faut bien le dire, un peu ridicule, faite de magasins bio et de hipster. Ce livre, pour les géographes que nous sommes, avait sur le papier tout pour nous séduire. Un peu de sociologie urbaine et une mélancolie née d'envies rapaces d'aménagements. La rénovation comme un mantra . Mais le traitement nous a moins convaincus.     On suit d'abord la vie de Paul Valadon, vieil aigri atteint du syndrome de Diogène et reclus chez lui. Barricadé même, misanthrope de son état, qui prophétise l'effondrement à venir. La compagnie des autres humains lui est insupportable. A une époque d'indifférence généralisée et d'anonymat citadin, il fait pourtant l'objet de toutes les attentions. Théo, agent immobilier, doit mettre la main sur s...