J'avais vu passer deux trois mots positifs au sujet de ce livre sur les réseaux et mon goût pour cet éditeur m'a convaincu d'aller y voir de plus près. Eh bien ce court livre de Madeline Roth est très beau, sur le fil des émotions et d'une intimité à fleur de peau. L'auteure nous raconte une histoire très simple. La quarantaine, un court voyage en Italie à Turin qu'elle effectuera seule, sans Pierre, son amant, retenu par un deuil familial. Cet homme est donc marié, avec Sarah. La narratrice partira donc seule, repensant au père de son fils, aux moitiés de jours, de semaines et de mois passés avec cet enfant de parents divorcés, au désir, à l'amour, aux liens du couple et de la famille. Tous fragiles, délicats, dessinés par le va-et-vient entre les doutes et les certitudes, les tourments et les bouts de joie arrachés au temps qui passe, imperceptiblement. Un petit roman tout en épure, succession de phrases brèves pour dire les tâtonnements des sentiments,
Comment dire la mort d'un proche ? C'est d'abord l'écrire nous dit Nathalie Léger. Une mort "en seconde personne" (Vladimir Jankélévitch), celle de son mari en 2018, la perte d'un être unique et donc irremplaçable. L'horizon à partir duquel surgit la pensée du néant, du vide, du silence, la représentation de l'absence. Comme si la mort à sa manière pouvait orienter l'amour, ce à partir de quoi la vie peut prendre un sens. Rassembler un sens épars, écouter le silence imposé par les circonstances, raviver une présence, recoller les morceaux de l'existence. Comment parler de ce qui n'est plus ? Du vide, du rien, d'une présence disparue ? Du souvenir de l'amour ? Une élégie en quête du mot juste, toujours en recherche de la phrase exacte à même de s'approcher de la douleur, de dessiner une représentation de ce qu'on est toujours impuissant à appréhender. Court mais étonnant et puissant livre de deuil. Quand on ne peut rien