Poète de la "négritude" aux côtés d'Aimé Césaire et de Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas dévoile une parole de combat, libre et parfois tendre aussi dans ce recueil de poèmes qui puise son énergie dans la succession des exils, "intérieur" et géographique", nous dit la notice de Sandrine Poujols. Des chants révoltés, une parole qui devient incantatoire au fil des vers, des idées, des coups portés "à sa qualité de nègre". Une poésie de lutte et de plaintes au goût de whisky, complaintes éthyliques mêlées de désespoir, ruisselant sur le zinc d'un bar, refrains déchirants d'une humanité perdue. Lui le Guyanais, frère africain qui embrasse la condition de déclassé en s'adressant à ses aînés, par leur voix démultipliées. Cri du coeur blessé, cri de l'intérieur, hymne des répudiés, Black-Label déverse ses gouttes de souffrance sur un monde parfois aveugle à la dignité de l'être. On aime beaucoup la fureur déployée ici, qui no
Chroniques littéraires