Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles associés au libellé Finitude

Ceux que je suis, Olivier Dorchamps (Finitude)

  Ceux que je suis évoque les douleurs de l'exil et du déracinement, l'identité de ceux qui croyaient en avoir une et se découvrent apatrides, la quête trouble des origines. Chez eux partout, nulle part chez eux. L'immigration et son histoire au prisme du deuil, la mélancolie de ce que l'on ne sera plus jamais, c'est l'horizon tout en retenu déployé par Olivier Dorchamps pour son premier roman. Réussi dans sa façon de se tenir loin de tous les poncifs et clichés du genre. Une entreprise ô combien délicate.   Les premières pages, naïves, inquiètent. Le roman évoque un prof' d'Histoire-Géographie, Marwan, Français d'origine marocaine qui a brillamment réussi l'agrégation et vient de se faire larguer par sa copine un brin bobo, Capucine. Un père qui décède sans prévenir en France et veut se faire enterrer au Maroc, son pays. Le roman bifurque alors rapidement sur les territoires de l'identité, dans cet espace d'entre-d'eux où l...

Honorer la fureur, Rodolphe Barry (Finitude) ★★☆☆☆

    C'était un beau titre, "Honorer la fureur", raccord avec cette biographie romancée de James Agee, le scénariste du chef-d'oeuvre " La Nuit du chasseur". Journaleux rêvant de littérature, de grande littérature, de combat et d'engagement politique. James Agee, tel qu'il est dépeint, est aussi et surtout un écorché vif à la beauté ombrageuse, un révolté incompris avec les idées bien à gauche, jamais à sa place dans une Amérique capitaliste. Nulle part. Libre, radical. Il boit et vit comme un pauvre. " Mais toute sa vie n'est qu'un mystère à éclaircir "...    Pendant 100 pages, on découvre un homme passionné, indigné par le sort des déshérités. Un artiste, un écrivain plein de conviction et d'empathie, ultra sensible et prêt à succomber à tous les sentiments. " Un homme en colère que ses propres faiblesses écoeurent ". Pendant 100 pages, on admire l'écriture de Rodolphe Barry, passionné lui aussi par so...

L'Espadon en son menu été/hiver

    L'Espadon, avec l'article consacré à Suicide de Mark SaFranko , vient de publier son centième article. On n'est pas peu fiers car il faut se donner du courage mais une aventure qui n'en est qu'à ses débuts, on l'espère. Et, comme chez tout chroniqueur sensé, les piles augmentent, le retard s'accumule. Mais pas de panique, les livres annoncés seront bien chroniqués, triturés, archivés et critiqués. Les sorties de janvier seront parfois chroniquées au cours du second semestre et même des bouquins de la rentrée littéraire trôneront bientôt sur L'Espadon. Incroyable, non ?      Côté conseils lecture, ne manquez pas Suicide de Mark SaFranko, polar noir torturé ; En attendant Eden d'Elliott Ackerman, récit déchirant de fin de vie avec des sentiments absolus, à l'image de Nuits Appalaches de Chris Offutt ; le puissant Madame Jules d'Emmanuel Régniez, du Eyes Wide Shu t en livre ; un petit récit politique haletant sur l'itinéraire ...

Guide L'Espadon : les livres du moment

   Passées les limites sur ce type de bilan, on aime vous conseiller quelques bouquins et vous renvoyer vers des articles pertinents. Après un premier "carnet de lectures" optimiste, on le répète, les sorties de ce début d'année sont d'un très bon niveau : par leur exigence formelle, leur sujet, leur ambition, leur ton. Voici notre sélection des titres à ne pas manquer en ce moment. Cliquez sur les liens des livres pour lire les critiques.    Du côté de l'écriture, une littérature ambitieuse et "coup de poing" . Le rageur La Dévoration des fées signée Catherine Lalonde, poème fiévreux écrit avec les viscères, une invention langagière de toute beauté qui laisse sans voix. Toute bonne littérature devrait ressembler à ça. A l'image du spectral Des voix de Manuel Candré, une histoire de fantôme mort mais vivant, possédé par les voix. Là encore une écriture du rêve à vous bercer pour des jours entiers. Il y est question de spectralisme et de ...

L'Appel, Fanny Wallendorf (Finitude) ★★★★☆

                   Oregon, 1957. Richard est grand, dégingandé, un peu gauche et absolument pas doué pour le sport. Pour pas grand-chose en réalité. Simplement, il n’est pas dans son corps, il l’habite mal. Son surnom, « l’Hurluberlu ». Un athlète nerd quoi. Sourd aux injonctions, aveugle à son destin, il se réalise pourtant dans la formulation instinctive d’une technique parfaite. Son kif, c’est le saut en hauteur. Seulement voilà, si «  ce gamin dépasse tout le monde d’une tête (…), il est souple comme un verre de lampe…  ». Bref, c’est pas gagné. Il a 10 ans, inscrit dans un club de saut en hauteur et peine à en comprendre l’intérêt. Ce qu’il veut, c’est jouer, s’amuser, suivre sa voie. Sans calcul, sans ambition. Être lui, simplement, jusqu’au bout. Et comme toujours, c’est quand on renonce au but qu’il vient à nous. Pas tout à fait à l’aise avec ce qu’on lui enseigne, i...