Dans "Le Cimetière des plaisirs", Jérôme Leroy écrit peu mais bien. On le savait déjà à la lecture du récent et excellent " La Petite Gauloise ", roman noir et chronique sociale d'un effondrement programmé. Des formes courtes—aphorismes, maximes, notes, fragments— pour installer une distance avec cette jeunesse désenchantée, ce "clair-obscur intime". Dans la préface, l'auteur rouennais espère que le lecteur trouvera dans son livre " un témoignage d'époque sur une certaine qualité de tristesse et de silence". Car "Le Cimetière des plaisirs" évoque le regard sans fard d'un jeune prof de collège de ZEP dans la banlieue lilloise, celui de Brancion. Qui prophétisait déjà l'effondrement (écrit en 1992, livre paru en 1994) : " Sans Perros, La Rochefoucauld, de Roux et les autres, le collège Brancion eut été ce cauchemar à l'avant-garde de tous les effondrements à venir ". La littérature comme garde
Chroniques littéraires