La sortie d'un nouveau livre de László Krasznahorkai est toujours un événement. Mais que pouvait bien donc écrire l'écrivain, génie des lettres, après l'indépassable Guerre et guerre ? Car, précisons-le, on tient l'auteur hongrois pour l'un des plus grand de son temps. La réponse est donc là, dans un petit format : une nouvelle de 60 pages, au titre plein de résonances, Le Dernier loup, réponse angoissée au vide d'une époque, à sa façon de broyer le monde . Un monde parfois réenchanté par le spectacle tranquille d'une plaine désertique, verte par endroits. Le Dernier loup , comme un titre-énigme, prend l'allure d'un flot de conscience déroutant, perçu dans un lent va-et-vient de pensées, paroles et silences entre Berlin — ses rues crasseuses, sa triste solitude, ses bars pour immigrés turcs —, et l'Estrémadure lumineuse, en Espagne. 60 pages mais une seule et unique phrase ponctuée de...
Chroniques littéraires