C'est un premier roman signé Sol Elias, avec un sujet délicat, la schizophrénie. Très délicat même. Saluons déjà la prise de risque. Anaël, "jeune et fringant", vit dans l'ombre de Michel, un père autoritaire et humiliant, et Bonnie, une mère aimante mais éteinte. Les fugues, les colères, les virées avec Djelloul. Une vie pas heureuse mais presque ordinaire. Plus tard, Anaël est Manuel, quadra avachi, abruti par le Tranxène avalé, grossi par les litres de Coca Cola ingurgité et rongé de l'intérieur par les Gauloises, cinq paquets par jour. En fait " Bibendum " est mort à 28 ans, le 14 juillet 1976, jour du " diagnostic intangible " : étiqueté schizo. La tentative de suicide n'était qu'un détail... "Nous portons tous nos fantômes, la vraie question est de savoir jusqu'où nous pouvons coexister avec eux sans qu'ils nous dévorent". Au-delà d'une écriture plutôt ...
Chroniques littéraires