Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles associés au libellé drame

Ce qu'il faut de nuit, Laurent Petitmangin (La Manufacture de livres)

 Bon, dès qu'on me parle de la Horda Frenetik, mon coeur fond, c'est comme ça, ça me rappelle ma jeunesse. Oui, on l'oublie trop souvent, même dans les fratries, on se tape sur la gueule de temps en temps, entre Boys et Tigris, entre fachos et gauchos. Mais Fus et Gillou, eux, sont deux frères fusionnels, plus soudés que jamais depuis la mort de leur mère. Et puis la Horda de Saint-Symphorien a fini par être dissoute. Comme Fus, fils un peu désintégré, qui s'est perdu en chemin sur les sentiers de l'idéologie. Ou alors il a juste rencontré les mauvaises personnes. Pourtant, Fus, c'est un bon gars, le fils que tous les parents rêveraient d'avoir. Prévenant, gentil, sympa, jamais un mot de trop, prêt à filer un coup de main pour les potes en galère. "Est-ce qu'on est toujours responsable de ce qui nous arrive ?" Vaste question qui hante le bouquin. Allez, j'me mouille dans les eaux normandes, c'est du 50-50. La faute à pas de chance, ou à...

Les Echappées, Lucie Taïeb (L'Ogre) ★★★★☆

         Toujours une joie d'écrire une note sur une parution de l'Ogre. Pour deux raisons. La première, cette familière impression d'être chez soi, lové dans une inquiétante étrangeté. La deuxième, dans ce cocon partagé que sont les éditions de l'Ogre, découvrir une voix singulière. Je n'avais jamais rien lu de Lucie Taïeb (je me sens un peu honteux) mais tant qu'on est vivant, il n'est jamais trop tard. Car lire, c'est être et se sentir plus vivant. Par la fiction, échapper au réel pour mieux s'y plonger. Multiplier les fugues en équilibre au bord du gouffre. Comme des cycles : partir du réel pour embrasser ce qui nous menace, et mieux le dépasser. Mais le réel, sous la forme du mirage, finit toujours par nous rattraper. Impossible de résumer le troublant Les Echappées . Trois choses : on vit le drame en bord de voie ferrée. Il s'est passé un truc, Oskar a vu un meurtre, mais comment croire à l'impossible. Une petite voix dans un transist...

Triangle à quatre, Matthieu Jung (Editions Anne Carrière) ★★★★☆

            Joie de retrouver Matthieu Jung au meilleur de sa forme avec Triangle à quatre . Car, avouons-le, depuis P rincipe de précaution en 2009, on faisait partie des grincheux, déçus de ne pas retrouver dans les livres suivants ce phrasé au scalpel. Même Le Triomphe de Thomas Zins , son grand œuvre de presque 800 pages, plus ambitieux peut-être mais moins percutant, avec bon nombre de fulgurances par trop diluées, nous avait frustrés. Mais qu'importe, c'est avec enthousiasme qu'on le retrouvait pour cette comédie grinçante, sur le sujet le plus ordinaire du monde : l'adultère. Oui, mais un adultère new age ici en forme de destin métaphysique. Tenez-vous bien : Ludovic et Élise, qui filent le parfait amour, genre deux nécessités réunies par le destin, doivent se marier bientôt. Mais patatras, AVC, le cœur de Ludovic lâche. Début de la dépression pour Élise Peu-lè (Pellet !). Entretemps, le cœur perdu a été greffé car, à l'aut...