Une fois (et peut-être une autre) par Kostis Maloùtas et (X) fois par Samouïl Ascott, Do éditions, août 2019, 16€.
Il sera dit rapidement que Borgès n’aurait rêvé mieux que ce livre certainement écrit par des singes mais qui se trouva devenir un vrai roman, à tel point inédit qu’il en existe une copie presque parfaite écrite à l’autre bout du monde. Paradoxe fantastique qui dit évidemment que tout a déjà été écrit et que l’on ne fait que repasser, à sa manière, sur les traces des grands anciens. Magnifique exercice de style où l’on part d’un roman qui trouve son double, puis dans un jeu de poupées russes qui sait aussi avancer masqué, le récit avance avant de se faire embarquer par la voix du personnage qui voulait être auteur (il y a du Pirandello forcément aussi au coin de ces livres), sous la plume du narrateur ultime, qui évidemment n’existe pas. Compliqué de relâcher les zygomatiques à la lecture de ce roman hommage aux textes et à ceux qui s’y consacrent.
Le cours de l'intrigue du roman subit alors une nouvelle interruption, car la colonne vertébrale de l'embryon a commencé à prendre forme.
La Bouche pleine de terre, Branimir Scepanovic, Tusitala, janvier 2019, 14€.
Deux courts romans en un, avec une très belle variation autour de l’absurde et la mort qu’on atteint à force de la fuir et d’en jouer. Dans un premier récit, l’un court, deux chasseurs le suivent, le chassent ? entrainent une troupe à sa suite, sans savoir vraiment pourquoi : une sorte de Benny Hill absurde et inquiétant, sombre et lumineux, universel. Le second récit, plus littéral, conte l’histoire de l’homme qui va mourir et provoque de fait le respect de tout un village, mais qui, à force de repousser l’acte qu’on attend de lui, entretient un doute, voire le ressentiment. Sentiments ambivalents face à la mort, qu’on ne peut souhaiter ni espérer pour l’autre mais qui peut couvrir de charme celui qui y tend, tel un acte d’un romantisme achevé. Des contes, fables riches d’enseignements sous leur apparence innocente et simple.
Quand nous rouvrîmes les yeux, nous n'aurions su dire combien de temps nous avions dormi. Nous restâmes un moment silencieux et, dans le silence presque surnaturel de cette nuit d'août, nous avions l'impression d'être seuls au monde.Par Julien H.
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