Incandescence de la présence, corps pyromanes et coeurs-puissances, ce Marie-Lou-Le-Monde rappelle avec la ferveur d'un vers le pouvoir des sens et la vitalité d'un sentiment ou d'une sensation à l'état de jeunesse. Les troubles de la première fois, ce qui vous ensorcèle et vous malmène, dépasse et fracasse. Le désir a besoin de déploiement et d'été, d'un lieu et d'une carte pour s'épanouir. Cette carte du désir, c'est Marie-Lou, le corps totalisant. Les envies volcaniques des premières fois, ce sont des failles sismiques intérieures, mélange d'ondes, de fourmis, de chairs et de feu. Ce roman en vers ou ce long poème est beau comme une caresse estivale, puissant comme un envoûtement charnel. Dialectique d'une présence amoureuse et d'une passion qui brûle le corps et le coeur, comme un miracle de sensualités à fleur de peau.
Ce livre nous rappelle la force des premières fois, leurs héritages et leurs deuils inévitables, la passion en ses déchirements et ses brûlures. Une épaule dénudée, un regard lointain, l'absence d'un soutien-gorge pour faire naître des mirages de sensualité et rendre aveugle pour l'éternité. Moins une présence parfois qu'un concept de beauté parfaite et une façon de cristalliser des fantasmes. Texte d'une envoûtante fluidité, éruptif et langoureux, qui capte l'adolescence en ses plus beaux détachements et étincelles. Grand plaisir de lecture.
Marie-Lou-Le-Monde, (première fois narrative de) Marie Testu, Le Tripode, février 2021, 116 p., 13€
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