Deuxième volet de notre dossier
consacré à la rentrée littéraire de janvier. Plutôt qu'une présentation des
auteurs à suivre (voir article 1/3), L'Espadon vous propose des
entrées par maison d'édition. Car les éditeurs avec une identité forte, et nos
libraires chéris, restent les meilleurs conseillers de nos nuits blanches.
Et puis L'Espadon préfère
mettre en avant ceux dont on ne parle pas assez dans la presse officielle. Focus donc sur cinq "petits" éditeurs au grand cœur, dont les sorties nous font déjà envie.
C'est parti !
Le Tripode
Notre chouchou,
tout juste auréolé du Prix Renaudot pour Le Sillon, de Valérie Manteau
(on vous en parle bientôt sur L'Espadon). Mais, à vrai dire, on se fiche pas
mal des prix, tout juste une confirmation de ce que l'on savait déjà. Outre le
dernier roman d'Edgar Hilsenrath à paraître le 14 février 2019, Terminus
Berlin, deux sorties nous font de l’œil : un premier roman, La Fiction
Ouest, de Thierry Decottignies, qui initie aux forces d'un lieu
mystérieux et à ses logiques d'asservissement, à travers
l'itinéraire d'un homme envoyé dans un parc d'attractions d'un nouveau genre. Intrigant. Deuxième sortie, Vigile,
de Hyam Zaytoun, le récit d'une nuit traumatique et des jours qui suivent.
Un choc selon l'éditeur. On l'espère !
Monsieur Toussaint
Louverture
L'autre chouchou. L'édition cette
année du roman graphique Moi, ce que j'aime, c'est les monstres (Emil
Ferris) livre-monde de 416 pages tiré à 18 000
exemplaires, grand favori du prochain festival d'Angoulême et d'ores et
déjà couvert d'éloges, n'a semble-t-il pas plombé la fragile
trésorerie de l'éditeur. Naufrage commercial évité, ouf ! On s'en réjouit même,
car leurs sorties ont toujours le don de nous enthousiasmer (quel amour du travail bien fait dans ces livres!), à l'image du splendide Watership
Down, tout juste réédité.
A ne pas manquer en cette
rentrée, Ce que cela coûte de W.C. Heinz. Un roman sur la boxe, les
boxeurs, leurs faces burinées et la guerre. Entre pratique artistique et
science exacte. Tirage numéroté, 5000 exemplaires.
Le Dilettante
Une petite maison qui sort
toujours des bouquins étonnants. On garde en mémoire l’excellent Faux départ de Marion Messina. Désespéré
mais d’une lucidité sans borne, il nous avait retournés. On suivra avec autant
d’attention la nouveauté signée Kent, Peine
Perdue. L’histoire d’un musicien privé de sentiments lorsque sa femme
décède subitement. Il prend la route, tente d’en comprendre les raisons et
revisite au passage sa propre histoire. Combler la mémoire, rassembler les
pièces du puzzle. Et au bout, la vérité, pas toujours celle que l’on attend.
L’Ogre
Des choix tranchés. On se souvient de l’incroyable Les Machines à désir infernales du docteur Hoffman d’Angela Carter, un petit bijou des littératures de l’imaginaire. En cette rentrée, deux bouquins nous font de l’œil : Dans la forêt du hameau de Hardt et Le Chant de la mutilation, soit un “thriller psychologique à la fièvre dostoïevskienne” pour l’un et une méditation surréaliste pour l’autre. On prend.
Inculte
C’est Inculte qui a édité Jérusalem, le livre-monstre
du scénariste et magicien Alan Moore. C’est encore Inculte, au-delà d’un
catalogue exigeant et cohérent, qui met au goût du jour la puissante
psychogéographie de Iain Sinclair. Pour cette rentrée, deux livres à surveiller. Un
premier roman de Darran Anderson, Les Villes imaginaires, dans les pas d’Italo
Calvino, comme un dialogue entre les forces de l’imaginaire et l’expérience
urbaine. Autre registre avec Blake Butler et son 300 millions, thriller sur l’Amérique et sa pulsion de mort. Tout
un programme
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